Soyons libre comme le Soleil et le Vent. (pv Season's)

Il avait marché, le fils du vent. Il en avait parcouru des kilomètres. Tant de paysages traversés. Tant de visages rencontrés. L'île de Falöna Synae n'avait plus de secrets pour lui. Il avait passé ces deux dernières années à l'arpenter.Explorant la moindre cavité. Empruntant le moindre sentier inconnu. Des hauteurs du volcan jusqu'aux profondeurs de la forêt enchantée. Tout. Il connaissait tout de cette île. Et déjà, la frustration lui vrillait les entrailles. Le fougueux Nomade avait compris depuis bien longtemps qu'il était prisonnier de cette contrée. Un comble pour l'épris de liberté qu'il était ! Mais sa captivité n'expliquait pas entièrement la colère sourde qui grondait en lui depuis quelques mois, sans qu'il en laisse rien paraître. Ce n'était pas simplement par pur amour de la découverte que le mâle avait arpenté le pays de la sorte, sans repis. Il recherchait quelques chose. Quelqu'un. Fairy Tail. Son frère. Et ce dernier demeurait introuvable.

Season's ne comprenait pas vraiment pourquoi son absence lui pesait autant. Pourquoi ses recherches infructueuses le frustraient autant. Après tout, et même s'il portait une grande affection à l'isabelle, il était le Fils du Vent. L'étranger qui filait à travers cette vie, libre et sans attaches. Le départ de son frère n'aurait pas du l'affecter de la sorte. Et pourtant, lorsque la nouvelle de sa disparition avait atteint ses oreilles, le mâle n'avait empêcher un sentiment de...trahison l'envahir. Il avait fallût se rendre à l'évidence. Lui, qui s'était promis de ne jamais plus s'attacher à quelqu'un, de peur de souffrir et de le faire souffrir, avait failli. Il avait laisser son imbécile de frère entrer de nouveau dans sa vie. Et à nouveau, la perspective de sa perte lui avait été insupportable. Alors, il l'avait cherché. Encore et encore. Sans succès. Jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'autres choix que de se rendre à l'évidence : l'isabelle avait disparu. Il devait être mort à l'heure qu'il était... Cette simple pensée lui déchirait le cœur.

Et c'est alors qu'il l'avait perçue. Cette rumeur perdue dans le vent. Celle de nouveaux paysages étant apparus au Nord du pays. Sans plus attendre, le mâle s'était donc dirigé vers le septentrion, vers ces terres inexplorées. Vers la Terre des Merveilles.

Mais alors même qu'il allait les atteindre. Alors même que son souffle s'évaporait en nuage dans les cieux et que de délicats flocons de neige valsaient dans le vent, le Vagabond changea de cap. Son regard s'était arrêté sur l'imposante silhouette des territoires volants. Ses terres préférées. Celles qui lui permettaient à chaque fois de se rapprocher un peu plus de son rêve : voler. Cela n'était qu'un détour bien entendu. Le temps de savourer l'extraordinaire vue qu'ils offraient et le Voyageur reprendrait aussitôt sa route. Du moins le pensait-il...

L'ascension ne lui prit pas plus d'une heure. Ces muscles rompus aux plus folles des escapades ne rechignèrent même pas. Ce n'est qu'après avoir traversé une myriade d'îlots et des dizaines de pont suspendus que Season's atteind enfin son objectif. Le sommet des territoires volants. La plus hautes et la plus grandes des îles. La plus belle aussi. En ce lieu, la végétation tropicale ne souffrait pas des tourments de l'hiver et la beauté des orchidées n'avaient d'égale que celles des hibiscus leur faisant face, tandis que le parfum capitaux des ylang-ylang flottait dans l'air. Mais le plus beau, le plus formidable demeurait le panorama somptueux qui s'offrait aux yeux des voyageurs. D'ici le regard se portait jusqu'aux confins de l'île, jusqu'à l'île mystérieuse de Kalgoath qui n'était qu'un minuscule monticule à l'horizon. De son point d'observation, le mâle discerna même l'ombre inquiétante du dragon Nosvorath survola, ombre funeste, le champs des morts. Il resta un long moment ainsi, immobile, droit et fier, à observer ce pays dont il serait le captif à jamais. Belle prison s'il en était. Prison tout de même. Cette pensée amère lui retira tout le plaisir de sa contemplation, et c'est le cœur lourd que le Faucon tourna les talons, décider à rallier la Terre des Merveilles avant que la nuit ne tombe.

Le gris ne le vît pas tout de suite. Son ombre était dissimulée par un épais bosquet de rhododendrons. Et quand enfin il l'aperçut, il était trop tard. Ses jambes, pourtant rompus aux terrains les plus accidentées s’emmêlèrent dans ces membres fourbes. Avant qu'il ne puisse rien y faire, le fier nomade s'écroula.

Il s'écroula. Durement. Sans aucune grâce. Autant pour son orgueil et sa fierté ! Encore heureux que personne n'ait assisté à sa chute. Cette dernière avait été suffisamment humiliante comme cela. Et douloureuse en plus de ça ! Dans sa chute, son épaule avait rencontré une pierre particulièrement tranchante. Cette dernière n'avait eu aucun mal à percer sa peau tendre. Une estafilade déchirait désormais sa robe de Lune, d'où s'échappaient déjà des flots vermeils. Le gris grimaça à cette vue, voilà qui n'allait pas faciliter son voyage vers les terres du Nord... Si seulement il avait vu cette racine à temps, au lieu de laisser son esprit divaguer. Quel idiot !

Tentant d'occulter de son mieux l'élancement qui lui cillait l'épaule, le mâle se releva avec peine. Il n'avait pas temps à perdre, s'il voulait regagner la Terre ferme avant que la nuit ne tombe. A moins qu'il ne bivouac sur les îles flottantes ? Le Nomade n'était pas bien sûr...

Un craquement de brindille le tira brusquement de ses interrogations. Ignorant son flanc douloureux, Season's banda ses muscles, prêt à parer à toute éventualité. En tant que Rhönin, il n'était que trop conscient que le danger rôdait partout sur le pays. Même le plus idyllique des refuges pouvait être le témoin des plus horribles exactions... Aussi scruta-t-il les bosquets bariolés, à la recherche de toute présence menaçante. Mais ses prunelles ne rencontrèrent que les ailes chatoyante d'une perruche. Rien de bien dangereux. Le Nomade s'apprêtait à baisser sa garde, lorsqu'il s'avisa qu'un élement tout sauf naturel complétait le tableau.

Une jambe. Aussi étonnant que cela puisse paraître. Le mâle secoua la tête incrédule. Ainsi, c'était donc elle qui était responsable de sa chute. Non une malheureuse branche. Le grand Season's, mis au tapis par un cheval endormis ! Avant qu'il ne puisse s'amuser du ridicule de la situation, cette dernière bougea imperceptiblement, ce qui rappela à Season's les principes même de la prudence. Cette jambe pouvait être celle d'un Pandorian. Il ne devait en aucun cas baisser sa garde... C'est donc avec circonspection que l'étalon décrivît le tour du bosquet, afin de découvrir l'identité de son « agresseur ».

Il ne le vît pas tout de suite. Sa robe dorée était dissimulée sous l'épaisse végétation. Quant à son odeur, qu'il connaissait parfaitement, elle était couverte par les capiteux parfum des plantes alentours. Ce n'est que lorsque ce dernier se releva. Lorsque les quatre prunelles d'onyx se rencontrèrent, qu'il le reconnut enfin.

Fairy.

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