[QUETE] La danse de la Vengeance - Pearlqueen

La danse de la Vengeance.
Pearlqueen & Zarathos
Privé.

Trottinant fièrement, l'ibérique gonflait son encolure. Le gris débordait d'énergie, lui qui enchaînait les petites réussites. Lancé dans son élan, il paradait jusqu'au lieu de sa mission du jour. Depuis qu'Arlequin lui avait confirmé qu'il avait rejoint Pandore, Zadkiel se tenait bien plus tranquille. Certes, il lui arrivait toujours de baragouiner quelque charabia incompréhensible lorsqu'il désapprouvait ses méthodes, il n'y était plus aussi résistant qu'avant. C'était comme si l'Esprit de Justice s'était soudainement rangé dans le rang de la Vengeance. S'en était risible. « Ne te fais pas d'idées non plus » siffla ce dernier qui suivait ses pensées.

Satisfait que sa provocation ait obtenu une réponse, Zarathos eut un rire narquois. « Et que feras-tu ? Tu penses pouvoir me museler plus longtemps que la dernière fois ? » Sa plus ancienne personnalité grogna, en guise de réponse. L'Esprit de Justice n'avait, hélas, rien à répliquer. Il avait tenté à plusieurs reprises de prendre un contrôle définitif sur le fou, et chacune de ses tentatives s'était avérée être un échec. Son tempérament violent le rendait difficile à affaiblir, et leurs réussites le renforçaient dans sa détermination à venger son frère et les siens. Coûte que coûte, il restait accroché à l'idée que le Dieu de la Foudre paierait pour son crime.

Ce fut au tour de sa douce part de ricaner de ses propos. « Ton ambition est grande, Zarathos. » Ce dernier ne put retenir son amusement et se grandit de plus belle. « Et que feras-tu donc ? Tu as déjà faibli de nouveau. » L'Esprit de Vengeance n'avait pas complètement tord. Depuis leurs retrouvailles avec Arlequin, Zadkiel n'avait su maintenir son regain de motivation. Lui, était bien trop peu ambitieux pour pouvoir prétendre l'arrêter. Zadkiel était trop bon, et cela lui jouait sans cesse des tours.

Les sabots de l'étalon claquèrent enfin sur le sol dur du sanctuaire d'Elariä. Le gris devait être à l'heure pour son rendez-vous, ou plutôt, sa quête. Pour la première fois, il allait pouvoir voir à l’œuvre la fille d'Hadès. L'on disait beaucoup de choses de cette jument qui avait pouliné par deux fois pour Pandore. Si Zarathos se chargeait de cette mission avec elle, il comptait bien voir si les dires étaient vrais, et surtout, si elle représentait bien un atout pour Pandore – et ainsi, sa Vengeance-. « Tu ne perds pas le Nord, il semblerait. » Et le parasite dans sa tête semblait vouloir le pourrir pour la journée. « Fermes-là Zadkiel. »

Brûler, détruire et abîmer le lieu. Telle était leur consigne. En d'autres termes, ils n'avaient qu'à faire ce qui leur était naturel ; se montrer violents. Pour sa part, le gris s'était complètement remis de ses précédentes péripéties et comptait bien s'investir pleinement dans cette simple quête. Qu'y aurait-il de plus simple que de taper partout ? Qu'y aurait-il de plus simple que d'embêter le monde ? Elariä abritant un esprit, les Alphas ne pouvaient se rendre en ce lieu qui était donc synonyme de sécurité aux yeux de certains. Le détruire renforcerait la présence, et la détermination des Pandörians.

Il tourna la tête vers l'entrée du sanctuaire, tapant du pied. Maintenant que Zadkiel s'était enfin tus, il n'avait plus qu'à attendre la dénommée Pearlqueen pour passer à l'acte.

L'ibérique le savait, leur mission n'était plus qu'une affaire de minutes. Dans peu de temps, la fille d'Hadès se montrerait, et enfin, ils pourraient passer à l'acte. Ils pourraient entamer sa tendre Vengeance, et, contribueraient à gravir une marche de plus de cet interminable escalier qui les mènerait un jour au châtiment du traître. « Ah ça non. Zeus paiera le prix juste pour ce qu'il a fait. Je ne te laisserai pas faire, aveuglé par tes sombres idées. » Une fois de plus, comme toutes, puisqu'il le poursuivrait éternellement, Zadkiel se faisait entendre. À défaut d'agir. L'Esprit de Vengeance soupira, las de supporter encore et toujours le même discours.

Opiniâtre était celui qui avait grandi avec le bicolore, Arlequin, désormais lié à un démon, Méphistophélès, lui-même fils de Pandore. Le destin en avait voulu ainsi, alors que lui, n'était qu'un simple survivant de l'incendie qui avait exterminé les siens, et qui l'avait lui-même rendu fou. Celui qui jadis avait été Zadkiel, n'était plus qu'une bribe de souvenirs, persistant à s'opposer à sa nouvelle personnalité qui était née. Torturé en son sein d'un conflit permanent, il n'en restait pas moins que tous deux partageaient le même dessein : obtenir justice à leur manière.

Si Zarathos avait ignoré l'intervention de l'Esprit de Justice, c'était tout bonnement parce qu'il avait mieux à faire. Car, non-loin, il avait entendu des pas, qui à présent semblaient tout proches. Immobile, telle une statue de marbre, il attendit, qu'enfin, une sombre et fine silhouette franchisse le seuil du sanctuaire. On la disait impulsive, tempétueuse, déterminée ; il n'en était pas moins que cette guerrière dont le nom n'était inconnu dans les rangs de Pandore, lui était encore qu'un simple nom. À présent, il allait pouvoir s'assurer que les dires fussent vrais, ou mensonges.

-Bon c'est partit, on commence....

Un fin sourire se dessina sur les lèvres de l'étalon alors que son regard pétillait. Ainsi, elle ne se présentait même pas, pas plus qu'elle ne le saluait. Qu'il en soit donc ainsi, il n'avait que faire des politesses qui n'était que synonymes de bassesses. Elle semblait sérieuse, bien trop sérieuse. Ils n'avaient qu'à détruire cet endroit, ce n'était pas comme s'ils se laissaient à nouveau dans une course-poursuite avec des Rhönins.

-Tu as une organisation en tête ou pas du tout ? Nous n'avons pas le droit d'échouer !

Un léger rictus lui échappa finalement. L'on disait aussi de la Dame de Pique qu'elle s'était liée au fils de Pandore, qu'elle lui avait donné un fils. Zarathos, n'en ayant cure des poulains, n'avait retenu le nom. En revanche, il n'était guère surpris que Arlequin ne lui ait annoncé que ce poulain avait un oncle, non démoniaque. Son frère n'avait-il pas lui-même oublié l'existence du gris jusqu'à ce qu'il se présente à lui ? Ne l'avait-il pas cru mort dans les flammes, comme lui-même avait cru que périt le pie ? Et lui, pourtant, ne l'avait pas cherché. « Que cherches-tu donc Zarathos ? » Son regard pétilla de plus belle. Comme toujours, puisqu'il n'avait rien d'autre à faire, sa lumière suivait ses pensées. « Je ne fais qu'énoncer des faits. » Et leur jeu de piques lancées reprenait.

L'étalon s'éloigna de son associée du jour, longeant les murs du sanctuaire. Il laissait ses flancs frôler la pierre froide, et usée par le temps. S'il avait une organisation en tête ? Voyons, il s'était organisé pour moins que ça. Bien entendu qu'il avait déjà sa petite idée derrière la tête.

_ Il nous faut écrouler chacun des murs non porteurs du sanctuaire. Il faut trouver les plus fragiles, les plus instables et les faire tomber sous nos sabots. Mais nous ne devons pas nous piéger par nous-même. Nous devrions commencer par le fond.

Tout simplement. Il n'était pas le Brise-Ciel, et en conséquent, ne prévoyait aucun plan plus cendré.