¡ Cy !

Elle, la première, à avoir attisé ma flamme. Je m'en souviens encore. Elle était belle, explosive, libre. Seulement voilà. Deux filles ensemble, ça ne se fait pas.

Seules, nos cœurs se parlaient sans retenue. Je l'aimais, elle m'aimait. J'entends encore nos battements à l'unisson. Nos promesses formulées à la faveur de la Lune. Nous qui étions si volcaniques à l'habitude, nous devenions si douces, ensemble. Pas de violence, jamais. Qu'elle était belle.

Mais dès qu'il fallait sortir, s'exposer au reste du monde, voilà que chacune devait tenir un autre discours. Quand le moment venait de rejoindre notre troupeau, celui de son père, la voilà qui faisait comme s'il n'y avait rien. Rien. Mon coeur saignait de voir son indifférence. Mais "Il le faut" me disait-elle. "Comment réagirait ma famille ? Nous exposer, c'est impossible". Plusieurs fois, j'ai tenté de la convaincre. De lui dire que notre volonté franchirait toute les frontières. Qu'assumer cette "particularité" rendrait notre relation plus forte encore. Les regards des autres sur moi ne me poseraient aucun problème. Nous nous aimions, n'était-ce pas le principal ? Qu'avions nous donc à faire des étroits d'esprits, qui regarderaient de travers notre homosexualité ?

Mais jamais, jamais, elle n'a voulut. Plusieurs mois ont passés ainsi, et mes sentiments se sont taris. Nous nous sommes quittées avec violence, elle furieuse de voir que je ne l'aimais déjà plus, et moi déçue de voir que malgré l'attente, elle n'a jamais assumé notre relation.

Désormais seule, sans harde pour me guider, je fis la rencontre de nombreux, nombreux, messieurs. Curieux de voir une demoiselle comme moi vagabonder seule. Et vite, je devins libertine, prenant goût à ces relations courtes mais passionnées. Et bientôt, le jugement fut sans appel.

Mon corps brûle pour les garçons. Mais mon coeur se consume pour les filles.

Et voilà que je me réveille ici. Sur une plage étonnamment attirante. Où donc m'a-t-on amenée ?